L’édifice proposé pour le site du 1090, boulevard Saint-Joseph est issu d’un long processus de conception, alimenté par les discussions avec les services de l’Arrondissement de Lachine. Tous conviennent que l’édifice qui remplacera en ces lieux l’ancienne église méthodiste doit être de grande qualité, à la fois pour magnifier le site prestigieux et pour rendre hommage à la mémoire du lieu de culte qui a façonné l’imaginaire lachinois.

 

Élaboré avec soin, le plan d’implantation distingue clairement entre deux corps de logis : celui du boulevard Saint-Joseph et celui de la 11e Avenue, reliés par un grand hall lumineux. La disposition en « L » des deux unités dégage une ample cour intérieure, un véritable cœur d’îlot respectueux de la qualité de vie acquise dans les habitations de la 10e Avenue. L’articulation de la façade arrière des maisons en rangée de la 11e Avenue et l’inscription de tous les stationnements en sous-sol témoignent tout autant de cette volonté affirmée d’insérer cet ensemble en douceur dans l’environnement sensible des abords du canal et du Vieux-Lachine.

 

Ce bâtiment est un manifeste de l’architecture « lachinoise et montréaliste » qui, depuis quelques années, fait école dans la métropole. En recyclant les composantes des architectures anciennes (1850-1930) dans des ensembles résolument de notre temps, cette architecture rend hommage à l’histoire et à l’originalité du paysage construit. N’étant ni pasticheurs, ni répliqueurs de quelconques modèles étasuniens mansardés ou castellisants, nous proposons ce projet comme un geste de confiance en l’avenir et en notre devenir collectif.

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Une évaluation critique des valeurs patrimoniales sera produite par la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain de l’UQAM. Elle soulignera le fait que : « [l]'Arrondissement […] suggère au promoteur de retenir les services d'un nouvel architecte, plus sensible à la construction en secteur ancien. » « Le promoteur retient alors les services de l’architecte Jean-Paul Boudreau et dépose le projet no 5, en mars 2004. Cette fois le bâtiment est franchement montréaliste, avec un toit plat, des balcons et loggias et un revêtement de brique. »